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VALEUR AGRICOLE DES SOLS (CULTURES PRINCIPALES) ET CONTRAINTES DE MISE EN VALEUR

Les terres arables ne représentent que 19 pour cent de la superficie du pays (3,8 millions d’hectares). Les surfaces moyennes cultivées annuellement sont de l’ordre de 2,5 millions d’hectares (65 pour cent des terres arables) dont 98 pour cent en pluvial et 2 pour cent en irrigué. Les taux d’exploitation les plus élevés se rencontrent dans le bassin arachidier (81 pour cent), les Niayes (65 pour cent), contre seulement 40 pour cent en Casamance et au Sénégal Oriental. Les forêts, les savanes et les parcours classés représentent 32 pour cent de la superficie du pays (6 324 000 hectares) et les zones non classées et les terres non cultivables 49 pour cent (9 542 000 hectares) ( in: Badiane, 1999).
Les sols minéraux bruts sur cuirasse n’ont aucune valeur agricole. Tout au plus une certaine vocation pastorale peut exister à la faveur des formations herbeuses qui y poussent.
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés cuirassés sur schiste ont une faible valeur agronomique, mais conviennent surtout au pâturage.
Les sols gravillonnaires, en dépit d’une faible capacité pour l’eau, présentent une bonne aération et contribuent de manière plus ou moins importante à la nutrition des plantes en fonction de leur teneur en éléments fins et de leur profondeur qui constituent souvent des facteurs limitants. Hormis la culture de l’arachide et du mil, ce sont des sols qui peuvent convenir pour le reboisement.
Les sols brun-rouge subarides ont une fertilité relativement faible mais c’est surtout l’aridité du climat qui ne permet pas aux principales cultures pluviales d’y boucler leur cycle par manque d’eau, qui constitue la principale contrainte.
Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés sont les sols à arachide par excellence, en rotation avec le mil. Ils sont également cultivés en niébé. L’arboriculture et le maraîchage réussissent bien dans ces sols. Du fait de leur texture sableuse et de leur faible teneur en matière organique, ils sont chimiquement pauvres et se sont pratiquement tous acidifiés sous les effets d’une mise en culture continue.
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés conviennent à une gamme plus large de cultures du fait de leur plus grande richesse minérale mais aussi du fait qu’ils sont localisés dans des zones relativement mieux pourvues en eau. Ils conviennent à l’arachide, au mil , au maïs, au riz pluvial, au sorgho, au coton, à l’arboriculture et au maraîchage.
Les sols halomorphes sur alluvions argileuses sont chimiquement riches et conviennent à la riziculture intensive, au coton et à la culture de la canne à sucre en conditions de maîtrise complète de l’eau. Mais leur salinité excessive et les difficultés de travail du sol y constituent les principales contraintes.
Les sols ayant la plus large gamme d’aptitudes sont en majorité les sols alluviaux hydromorphes qui ont l’avantage de posséder une grande profondeur, une texture équilibrée, une capacité pour l’eau importante, une fertilité naturelle relativement bonne. Ils conviennent au riz de bas-fond, au maïs, au sorgho et au maraîchage. Pour les sols alluviaux hydromorphes, les mesures qu’on peut envisager pour mieux les utiliser vont dans le sens d’une meilleure protection contre l’excès d’eau provenant principalement des inondations. Il peut s’agir de digues de ceinture et de drains à ciel ouvert
Les sols sulfatés acides conviennent bien à la riziculture traditionnelle. Ils ne doivent pas être brutalement drainés lorsqu’ils sont immatures au risque de conduire à des sols extrêmement acides avec des toxicités alumino-ferriques les rendant stériles. La salinité, l’acidité, la toxicité ferreuse et la déficience en phosphore constituent les principales contraintes de ces sols.
Le déficit pluviométrique de ces trois dernières décennies a accentué la remontée saline, entraînant les effets néfastes ci-dessus mentionnés, notamment dans les estuaires du Saloum et en Casamance, zones de riziculture pluviale traditionnelle, où l’on a observé une réduction d’environ 60pour cent des forêts de palétuviers et l’abandon de plusieurs rizières.

CORRÉLATION DES SOLS DOMINANTS AVEC LES GROUPES DE LA BASE DE RÉFÉRENCE MONDIALE DE DONNÉES DE SOLS (BRM)

Modelé Lithologie du substratum Type de sol BRM
Sommets de colline Cuirasse ferrallitique Sol min. brut Leptosol lithique
Plateau Grès argileux Sol ferrallitique Ferralsol rhodique
Plateau Grès argileux Sol ferrugineux tropical lessivé Lixisol ferrique
Sol ferrugineux tropical lessivé cuirassé Lixisol (lepti) ferrique
Glacis Cuirasse ferrugineuse Sol minéral brut sur cuirasse peu démantelée Leptosol lithique
Glacis gravillonnaire Cuirasse ferrugineuse. Sol peu évolué sur matériau gravillonnaire. Leptosol eutrique
Complexe dunaire Sable éolien Sol brun-rouge subaride Régosol arénique
Dunes émoussées Sable éolien Sol ferrugineux peu lessivé Arénosol dystrique/ferralique
Fonds de vallées, basse terrasse Remblais sablo-argileux, alluvions récentes Sol peu évolué. hydromorphe sabloargileux Fluvisol
Sol hydromorphe Gleysol dystrique
Plaines alluviales Alluvions récentes Sol sulfaté acide Fluvisol thionique
Estuaires, Deltas Sol halomorphe Fluvisol salique